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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 11:08

paturel.jpegChez moi, quand j'étais gosse, il y avait deux exemplaires de cet effroyable disque de Sabine Paturel : Les bêtises. Personne ne peut écouter ce disque aujourd'hui. Les bêtises fait saigner les oreilles, à cause de sa mélodie, des ses arrangements, de la voix de la chanteuse Sabine Paturel. Il est également possible que la pochette du vinyle vous fasse saigner les yeux. A l'époque, j'avais six ans, je crois que je connaissais cette rengaine par coeur, ce qui prouve, si besoin en était, que les enfants ont des goûts de chiottes.  Aujourd'hui, comme tous les gens qui ont eu du succès un jour, Sabine Paturel insulte Molière en se produisant au théâtre.

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22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 11:24

4986452798_c3bf56af06.jpgMort dans sa vingt-troisième année, Buddy Holly est ce qu’on a coutume d’appeler une légende du Rock and Roll. Un type d’apparence saine, qui portait des costards, un voisin de palier, un collègue de bureau, mort dans sa vingt-troisième année. L’anti-Keith Richards, qui quant à lui entrera dans la légende pour son incroyable longévité.
Après une dizaine d’années à acheter mes propres 45 tours, j’ai eu la riche idée de fouiller dans la collection familiale, d’écouter les vinyles que mon père écoutait à mon âge. Il y avait des daubes. Mon père n’a toujours pas internet, ce serait déloyal de ma part d’écrire ici que mon père achetait de temps à autres l’équivalent de Corynne Charby ou de Michel Sardou (à l’époque, l’équivalent de Michel Sardou s’appelait déjà Michel Sardou, et c’était autant la honte qu’aujourd’hui d’acheter ses disques).
Bref, Buddy Holly. Très bref. Les chansons de Buddy font tagada, il y a toujours une idée dedans, pas plus. Buddy avait une idée de chanson, il la chantait, il l’enregistrait ; quand il y en avait une douzaine, ça faisait un disque. Buddy souriait d’un air absent pendant la séance de pose pour la pochette de ses disques : soit il pensait au fait qu’il allait bientôt mourir tragiquement et accidentellement, soit il écrivait déjà une chanson dans sa tête. Préférer Buddy est un péché musical, c’est comme préférer Jésus à Dieu (Elvis).
Gamin, avec trente ans de retard, j’écoutais les chansons, assis sur le tapis du salon, je regardais les pochettes. Des chansons courtes, une vie des plus expéditives : j’apprenais à aimer les formes courtes et mélancoliques.

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 17:23

122.jpgJe me souviens exactement de ce moment. C’était le soir. J’étais dans la chambre que je partageais à l’époque avec mon frère aîné. Allongé sur la moquette, je jouais avec une petite 2CV équipée d’un moteur à friction. Le disque de Eros Ramazzotti que mon frère venait d’acheter, Una storia importante, tournait en boucle. Je me souviens très bien de ce moment, de la sensation. Un peu comme si j’avais voulu poser un jalon.
Aujourd’hui, je tape « Una storia importante »  dans Google et je m’aperçois que j’avais huit ans quand la chanson est sortie. Mais je ne sais toujours pas pourquoi je m’en souviens.
L’hypothèse que je formule, c’est que mon cerveau tordu a voulu marquer dans le passé un évènement anodin, le plus anodin possible (tout le monde sait bien que les chansons servent à scander la vie, un peu comme les cigarettes peuvent ponctuer une journée). Se souvenir d’une chose insignifiante, c’est fixer son attention sur le moment de l’action, pour envoyer un message à celui qu’on sera des années plus tard : tu vois, mon con, le temps passe.

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 11:02

sandra.jpgElle s'appelait Sandra, elle était allemande, et j'étais à peu près au CE2 quand elle interpréta Everlasting love (reprise d'un tube ultra-repris des années 60). C'est un disque que j'ai écouté tellement que sa durée de vie a paru everlasting à toute ma famille, qui n'en pouvait plus. J'étais fasciné. Je regardais le dique tourner, je regardais la pochette. Je regardais le dique tourner, je regardais la pochette. Sandra était belle. Sandra chantait bien. J'étais amoureux, encore plus que de la dame toute triste qui présentait l'émission d'information aux consommateurs. Deux ans plus tard, Sandra chantera Hiroshima, devenant ainsi la Marguerite Duras du pauvre, et initiant les masses de façon ludique à l'histoire du vingtième siècle.

J'ai appris il y a peu que Sandra avait tenté plusieurs retours dont un assez concluant (commercialement). Je suis content pour elle, même si je sais que je manque à sa vie.

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14 janvier 2011 5 14 /01 /janvier /2011 11:03

Pendant les années 80, tout le monde achetait des 45 tours. La fnacquisation de la société était en marche et le vinyle représentait un bien de consommation de base, au même titre que la soupe en sachet ou les boîtes de thon. La principale motivation du petit garçon que j'étais pour aider ma mère à faire ses courses le samedi après-midi reposait dans l'espoir de m'offrir (ou de me faire offrir) le 45 tours de mon choix. Il m'arrivait également de prendre les commandes de ma soeur, trop prise par ses études pour perdre une heure à Mammouth.

corynne-charby.jpgUn samedi comme un autre, je revins à la maison, la fleur au fusil, avec Pas vu, pas pris, de Corynne Charby. Achat effectué, je le précise d'emblée, à la demande de ma grande soeur. Or il advint que la garce osa prétendre qu'elle ne m'avait jamais demandé ce disque et refusa, dans un premier temps, de me rembourser les quinze francs que j'avais avancés. J'en éprouvai une grande colère et un putain de désarroi (Corynne Charby, pensez). A force de la presser, ma soeur finit par admettre que ce disque était sien. Néanmoins, il ne fut presque jamais écouté, pas plus que Chic Planète, de l'Affaire Louis Trio, disque ramené à la maison dans les mêmes circonstances et objet de la même polémique.

Deux plaies qui ne sont pas près de se refermer et qui, aujourd'hui encore, font que j'appelle ma femme au moins trois fois à chaque fois que je fais les courses.

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 16:36

Le Top 50. C'est ce qu'on appelle un cercle vicieux (du point de vue de l'industrie du disque, c'était un âge d'or, un cercle parfait, on ne peut plus vertueux). Tous les samedis soir, Marc Toesca nous révélait qui était le plus gros vendeur de 45 tours de la semaine. C'était rarement bon mais, en même temps, à force de l'entendre... Le samedi suivant, en allant faire les courses, à Mammouth ou à Cédico, il n'était pas rare que je fasse l'acquisition de l'une ou l'autre des daubes qui « squattaient les charts ».

sardou.jpgMon pire achat de tous les temps fut sans conteste « La même eau qui coule » de Michel Sardou, à l'âge de 8 ans.

Un jour, je glissai discrètement le disque dans le chariot de course de mes parents, lesquels n'y prêtèrent guère attention. Seulement, une fois arrivés en caisse, au moment de poser le vinyle sur le tapis roulant, ils eurent une réaction en chaîne, en six temps :

1) mon père pose le vinyle, le regarde avec bienveillance (il aime bien les vinyles)

2) son visage se crispe (il voit que c'est un disque de Michel Sardou)

3) il regarde ma mère et lui indique du regard, entre les cornichons et le Banga, « La même eau qui coule »

4) ma mère regarde le disque et regarde mon père

5) ils pensent : non seulement notre fils a des goûts musicaux qui vont l'handicaper toute sa vie, mais en plus c'est peut-être un con

6) ils posent le PQ dessus

 

Avec le recul, je pense que ce qui m'a fasciné dans cette chanson (la fascination en question dura une semaine), ce sont les paroles que je trouvais encore plus énigmatiques que celles de la débandade). En attendant une prochaine chronique, je vous invite à les redécouvrir et à les méditer (remerciez-moi, je vous épargne l'écoute) :

De l'homme que j'étais

A l'enfant que je suis,

De mes coffres à jouets

A mes jeux interdits,

Les chevaux de Lascaux,

Les avions de Vinci,

A part les mots nouveaux,

Je n'ai rien appris.

 

C'est toujours la même eau qui coule,

C'est toujours le raisin qui saoule,

Des hauts-fourneaux de Liverpool,

La même chanson qui fait danser la foule,

C'est toujours la même eau qui coule.

 

Les amours ordinaires,

Les chagrins inhumains,

On les voit au scanner,

On les lit dans la main.

Quand le vieux Magellan

Découvrit le détroit,

Il y avait des enfants

Qui s'y baignaient déjà.

 

C'est toujours la même eau qui coule,

C'est toujours le raisin qui saoule,

Des hauts-fourneaux de Liverpool,

La même chanson qui fait danser la foule.

C'est toujours la même eau qui coule,

C'est toujours le raisin qui saoule,

Des hauts-fourneaux de Liverpool,

La même chanson qui fait danser la foule,

La même chanson qui fait danser la foule.

 

De l'homme que j'étais

A l'enfant qui vieillit,

J'ai suivi le trajet

Que les autres avaient pris.

Des voyages "Apollo"

Au mystère de ma vie,

A part les mots nouveaux

Je n'ai rien appris.

 

(refrain ad nauseam)

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 15:50

Tu-dou-dou dou, tu-dou-dou-dou-dou (vous allez comprendre).

Un ami de ton père mal inspiré t'offre un bon d'achat pour un 45 tours alors que tu es au CP et mannick30-6410de84e385-0.JPGque tes chanteurs préférés (les seuls que tu connaisses, à cause de l'école) s'appellent Mannick et Jo (« Quand Noël sous la neige a fleuri, le soleil est resté dans son lit et le vent a soufflé pour de bon le refrain de sa vieille chanson »).

A l'époque, il y avait encore des disquaires, alors tu vas chez le disquaire avec ton bon d'achat. Le type joue le jeu, te propose d'écouter des vinyles, avec un casque, sur une des platines du magasin. Mais c'est inutile. Ta discothèque sera marquée du sceau de la Daube Universelle car ton choix est déjà fait. Ce sera Europe, The Final Countdown. L'une des pires microhumanomoussites de l'histoire du bruit. En même temps, les types chantaient, ils jouaient vraiment, ils étaient lookés quelque chose de bien ; j'aurais aussi pu acheter Chantal Goya (mais on avait déjà « Voulez-vous danser grand'mère » à la maison).The_Final_Countdown_single.jpg


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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 15:46

fernandel.jpgQuand on est gosse et qu'on a un mange-disque, on n'a qu'une envie, c'est manger des disques. Et quand on n'a que deux disques, on finit par s'en écoeurer. Ce fut le cas pour La Belle au bois dormant et La Chèvre de Monsieur Seguin.

Dans le premier cas, il fallait mettre la face B d'un disque orange très seventies pour savoir si la Belle n'avait pas trop mauvaise haleine au réveil, dans l'autre, il fallait un peu se forcer pour avoir peur, tellement on connaissait l'histoire par coeur, y compris la moindre des modulations du grand Fernandel. J'en venais avec le temps à anticiper les répliques, parodier les chansons, passer les disques en 33 tours pour modifier les voix bref, à faire le con.

Quand vous apprendrez dans quel 45 tours j'investis mon premier bon d'achat à la Maison du Disque d'Aire-sur-la-Lys, vous comprendrez que ce n'était qu'un début.

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5 janvier 2011 3 05 /01 /janvier /2011 15:39

Quand j'ai trouvé le titre des chroniques vinyliennes, j'étais content.

C'est seulement après que j'ai compris que j'allais attirer tout autant les admirateurs de Catwoman et d'aventures SM que les amateurs de 45 tours. Tant pis.

L'idée de ces chroniques vinyliennes n'est pas révolutionnaire ; il s'agit de raconter des moments de vie à travers les disques vinyles que j'écoutais à la maison quand j'étais gosse. La plupart appartenaient à mon père, certains à mes frères et soeur et les autres à votre serviteur. Dans tous les cas, il y avait à boire et à manger. La preuve, demain, je vous parlerai d'un 45 tours orange et de la Chèvre de Monsieur Seguin par Fernandel.

 

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31 décembre 2010 5 31 /12 /décembre /2010 08:18

Les fidèles de ce blog savent que tous les ans je m'autoflagelle en participant à une course de fond. Cette année encore, je me suis inscrit à un marathon. D'ici-là - et après six mois d'inactivité - je vais passer des heures en short moulant et goûter à nouveau le plaisir masochiste des T-Shirt anti-transpirants qui font saigner les tétons au-delà du vingtième kilomètre. Dans les mois qui viennent, mes joues vont se creuser, je vais écrire moins, lire peu, consacrer moins de temps à ma femme et à mes enfants, tout ça pour courir quarante-deux kilomètres à travers les plaines du Nord-Pas de Calais au mois de mai. En même temps, le gros fainéant que je suis ne résiste pas à la perspective de perdre la quasi-totalité de ses ongles de pieds.

Je ne manquerai pas de vous tenir informé de la progression de ma préparation durant les mois à venir. Sachez d'ores et déjà que j'ai l'intention de retrouver mes affaires de sport avant la fin janvier.

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